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431 Español

Espagnol

  Lectura 69  
  Don Quijote Don Quichotte (Aventure des troupeaux)
  Aventura de los rebaños  
  I I
1 En estos coloquios iban Don Quijote y su escudero, cuando vio Don Quijote que por el camino que iban, venía hacia ellos una grande y espesa polvareda (1) ; Don Quichotte et son écuyer marchaient en s'entretenant ainsi (allaient dans ces entretiens), lorsque Don Quichotte s'aperçut que sur la même route qu'ils suivaient, un grand et épais nuage de poussière s'en venait vers eux;
2 y en viéndola (2), se volvió a Sancho y le dijo : et dès qu'il l'eut aperçu, il se tourna vers Sancho et lui dit :
3 Este es el día ¡oh Sancho! en el cual se ha de ver el bien que me tiene guardado mi suerte ;

Voici le jour, oh Sancho, où l'on verra tout le bien que mon sort m'a réservé;

4 este es el día, digo, en que se ha de mostrar tanto como en otro alguno el valor de mi brazo, y en el que tengo de hacer obras que queden escritas (3) en el libro de la fama por todos los venideros siglos; voici le jour, dis-je, où doit se manifester autant que jamais (qu'aucun autre) la force de mon bras et où je vais réaliser des exploits qui resteront écrits sur le livre de la Renommée pour tous les siècles à venir.
5 ¿Ves aquella polvareda que allí se levanta, Sancho ? Vois-tu ce nuage de poussière qui s'élève là-bas, Sancho?
6 pues es toda cuajada (4) de un copiosísimo ejército de diversas e innumerables gentes que por allí viene marchando. Eh bien, il est tout farci d'une énorme troupe de gens divers et innombrables qui (vient) est en marche de ce côté-là.
7 A esa cuenta, dos deben de ser, dijo Sancho, porque de esta parte contraria se levanta asimismo otra semejante polvareda. A ce compte-là, c'est deux qu'il doit y en avoir, dît Sancho, car du (de ce) côté opposé il s'élève également un autre nuage de poussière tout semblable.
8 Volvió a mirarlo Don Quijote y vio que así era la verdad (5), Don Quichotte regarda à nouveau et vit que c'était vrai;
9 y alegrándose sobremanera, pensó sin duda alguna (6) que eran dos ejércitos que venían a encontrarse y embestirse en mitad de aquella espaciosa llanura; puis se réjouissant extrêmement, il s'imagina (pensa) sans aucune hésitation que c'étaient là deux armées qui venaient se rencontrer et s'attaquer au milieu de cette vaste plaine ;
10 porque tenía a todas horas y momentos llena la fantasía de aquellas batallas, encantamentos (encantamientos), desatinos, amores, desafíos que en los libros de caballerías se cuentan, car il avait à toute heure et à tout moment l'imagination remplie de ces batailles, ces enchantements, ces extravagances, ces amours, ces duels que l'on raconte dans les livres de chevalerie
11 y todo cuanto hablaba, pensaba o hacía era encaminado a cosas semejantes... et tout ce qu'il disait, pensait ou faisait était orienté vers un pareil but (des choses semblables).
12 Con tanto ahínco afirmaba don Quijote que eran ejércitos que Sancho lo vino a creer y a decirle : Don Quichotte affirmait avec une telle véhémence que c'étaient des armées que Sancho en vint à le croire et lui dit (et à lui dire) :
13  Señor ¿pues qué hemos de hacer nosotros? Eh bien, maître, qu'est-ce que nous allons faire, nous autres?
14 ¡Qué! dijo Don Quijote, favorecer y ayudar a los menesterosos y desvalidos. Quoi ! s'écria don Quichotte, secourir et aider les pauvres et les faibles.
15 Y has de saber, Sancho, que éste que viene por nuestra frente, le conduce y guía el grande emperador Alifanfarón, señor de la grande isla de Trapobana (7), Et il faut que tu saches, Sancho, que cette armée qui vient en face de nous, c'est le grand empereur Alifanfaron, maître de la grande île Taprobane, qui la conduit et la guide;
16 este otro que a mis espaldas marcha, es el de su enemigo el rey de los Garamantas, Pentapolín del arremangado brazo (8), porque siempre entra en las batallas con el brazo derecho desnudo. cette autre qui marche derrière moi, c'est celle de son ennemi, le roi des Garamantes, Pentapolin à la manche retroussée, ainsi nommé parce qu'il entre toujours en bataille le bras droit découvert.
  (Sigue.) (A suivre.)

NOTES.

(1) Una polvareda, un nuage de poussière. De même : una humareda, un nuage de fumée (humo).

(2) En viéndola, dès qu'il l'eut vue et non pas : en la voyant. Remarquez bien cette nuance, qui est surtout sensible dans des expressions comme : en saliendo, une fois sorti, en entrando, une fois entré.
(3) Que queden escritas, qui resteront écrites (futur hypothétique, cf. leçon 63, § 2).
(4) Cuajada, farcie, toute remplie. Rappelons que le sens propre de cuajar est cailler, coaguler (cf. leçon 34, note 4).
(5) Así era la verdad, littéralement : ainsi était la vérité, c'était vrai. Cette construction n'est pas un archaïsme, mais un modisme toujours en usage.
(6) Sin duda alguna, sans aucun doute, sans la moindre hésitation. Dans le parler moderne, l'expression sans doute, sin duda, s'est fortement atténuée, elle n'indique plus une conviction absolue, mais simplement une possibilité. Au temps de Cervantès, elle avait encore toute sa force, et il faudra, pour rester fidèle au sens, traduire sin duda par : fermement, sérieusement.
(7) Trapobana, déformation de Taprobana, Taprobane, ancien nom de l'île de Ceylan.
(8) Rappelons qu'en espagnol, arremangar, retrousser s'applique non aux manches, mais aux membres. On dit : arremangar el brazo, arremangar las piernas, retrousser le bras, retrousser les jambes.
 
LA CAJA DE AHORROS

La caja de ahorros va a desaparecer.
Ya no hay cajas de ahorros en el mundo.
Los vicios que en nosotros fermentaban conseguían turbar el entendimiento hasta hacernos creer que realizábamos una obra de mérito, cuando no hacíamos más que servir al diablo.
Yo fuí, sin saberlo, uno de sus más contumaces agentes.
Incliné hacia la avaricia con mis folletos y mis discursos a centenares de hombres que vinieron a ser clientes de la Caja, y vituperé en público más de una vez a los salvajes porque desconocían el ahorro.
Me retracto.

Hoy sé que las riquezas « dan y dejan sed », y que nada hemos traído a este mundo y nada podemos llevar de él, como dijo San Pablo.
Pierde su vida quien la consagra a acumular tesoros, y el metal precioso contagia de su frío a los corazones que lo aman.

(Lire la suite, page 432.)