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Espagnol

  Lectura 64  
  Corrida de toros Course de taureaux
  I I
1

En la puerta llamada « de Caballos », bajo un arco que daba salida a la Plaza, formábanse los toreros con la prontitud de la costumbre :

A la porte appelée « des chevaux », sous une voûte qui donnait (sortie) sur la place, les toreros se formaient avec la rapidité de l'habitude :
2 los maestros al frente, luego los banderilleros, guardando anchos espacios, y tras ellos, en pleno corral, pateaba la retaguardia, el escuadrón férreo de los picadores, oliendo a cuero recalentado y a boñiga, sobre caballos esqueléticos que llevaban vendado un ojo (1).

les maestros en tête, puis les banderilleros, gardant entre eux de grands intervalles, et derrière ceux-ci, en pleine écurie, piétinait l'arrière-garde, l'escadron bardé de fer des picadores, sentant le cuir réchauffé et le crottin, (et montant) des chevaux squelettiques qui avaient un œil bandé.

3

Como impedimenta de este ejército, agitábanse en último término, las trincas de mulíllas (2) destinadas al arrastre, inquietos y vigorosos animales de limpio pelaje, cubiertos con armaduras de borlas y cascabeles y llevando en sus colleras la ondeante bandera nacional (3).

Comme train des équipages de cette armée, on voyait s'agiter (s'agitaient) au dernier plan, les attelages de mules destinées à l'arrastre, animaux trépignants et vigoureux, à la robe luisante, couverts de harnais ornés de pompons et de grelots, et laissant flotter sur leurs colliers le drapeau national.
4 En el fondo del arco, sobre las vallas de madera que lo obstruían a medias, abríase un medio punto azul y luminoso, dejando visible un pedazo de cielo, Au fond de la voûte, au-dessus de la palissade qui l'obstruait à moitié, s'ouvrait un demi-cercle bleu et lumineux, qui laissait voir un morceau de ciel,
5

el tejado de la plaza y una sección de graderío con la multitud compacta y hormigueante, en la que parecían palpitar, cual mosquitos de colores, los abanicos y los papeles.

la toiture de la place et une section de gradins avec leur foule compacte et grouillante sur laquelle semblaient palpiter, comme des moucherons colorés, les éventails et les journaux.
6 A espaldas de las cuadrillas sonó el trotar de dos caballos que venían por debajo de las arcadas exteriores de la plaza. On entendit résonner par derrière les cuadrillas le trot de deux chevaux qui arrivaient par-dessous les arcades extérieures de la place.
7 Eran los alguaciles (4), con sus ferreruelos negros y sombreros de teja, rematados por plumajes rojos y amarillos. C'étaient les alguazils avec leurs manteaux noirs et leurs chapeaux en forme de tuile, ornés de plumets rouges et jaunes.
8

Acababan de hacer el despejo del redondel (5), dejándolo limpio de curiosos y venían a ponerse al frente de las cuadrillas, sirviéndoles de batidores.

Ils avaient terminé de faire le « nettoyage » du redondel, l'ayant débarrassé des curieux et venaient se placer en tête des cuadrillas pour leur servir d'avant-garde.
9 Las puertas del arco se abrieron completamente, así como las de la barrera situada frente a ellas. Les portes de l'arceau s'ouvrirent complètement, ainsi que celles de la barrière située en face d'elles.
10 Apareció el extenso redondel, la verdadera plaza, el espacio circular de arena donde iba a realizarse la tragedia de la tarde para emoción y regocijo de catorce mil personas.

On découvrit (apparut) le vaste redondel, la vraie « place », l'espace circulaire de sable où allait se dérouler la tragédie de la soirée pour l'émotion et la joie de 14.000 personnes.

11

Avanzaban los toreros, súbitamente empequeñecidos, al pisar la arena, por la grandeza de la perspectiva.

Les toreros avançaient, subitement rapetissés, en foulant l'arène, par la grandeur de la perspective.

12 Eran como muñequillos brillantes, de cuyos bordados sacaba el sol reflejos de iris (6). On aurait dit (ils étaient comme) de petits pantins brillants sur les broderies desquels le soleil produisait des reflets irisés.
13 Aplaudía la gente, gritaban los más entusiastas y nerviosos, rugía la música (7) y en medio de este estruendo avanzaban las cuadrillas con una lentitud solemne. La foule applaudissait, les plus enthousiastes et les plus nerveux poussaient des cris, la musique rugissait et, au milieu de ce vacarme, les cuadrillas avançaient avec une lenteur solennelle.
14

Saludaron al presidente, montera (8) en mano, y el brillante desfile se deshizo, esparciéndose peones y jinetes.

Ils (les toreros) saluèrent le président, le chapeau à la main, et le brillant défilé se rompit, les toreros à pied et les cavaliers s'éparpillant d'un côté et d'autre.
15 Después, mientras un alguacil recogía en su sombrero la llave arrojada por el presidente (9), Gallardo se dirigió hacia el tendido donde estaban sus mayores entusiastas, dándoles el capote de lujo para que lo guardasen. Puis, tandis qu'un alguazil attrapait dans son chapeau la clef lancée par le président, Gallardo se dirigea vers les gradins où se trouvaient ses plus fervents admirateurs et il leur confia sa cape de gala pour qu'on la lui gardât.
  (Sigue.) A suivre.

NOTES.

Nous savons que course se dit ordinairement carrera : carrera de caballos, de automóviles, etc.
Le mot : corrida ne s'applique qu'à la course de taureaux, qui d'ailleurs a plutôt le caractère d'un combat, d'une lutte (una lidia) ; on dit : lidiar un toro.
Dans une corrida on met à mort quatre, six ou huit taureaux ; ceux-ci sont combattus par deux ou trois équipes (cuadrillas) qui alternent.
A la tête de chaque cuadrilla il y a le matador (appelé aussi el espada, el diestro), qui a pour mission de tuer le taureau, à la fin de la lidia; il est assisté par les picadors et par les banderilleros.
Les picadors sont aussi appelés jinetes (cavaliers) par opposition aux autres toreros qui sont à pied et désignés sous le nom de peones. La corrida débute par le défilé des cuadrillas autour de l'arène (el paseo). La lidia de chaque taureau comprend trois phases (tercios ou suertes) où interviennent successivement : 1° les picadors ; 2° les banderilleros ; 3° le matador.

 
(1) Les chevaux des picadors sont des bêtes sacrifiées à l'avance. Pour qu'elles ne soient pas effrayées du taureau, on ne les fait avancer vers ce dernier que du côté où elles ont l'œil bandé.

(2) Les trincas sont des attelages de trois mules, destinés après chaque lidia à traîner (arrastrar, d'où le mot arrastre) le taureau mort hors de l'arène. Mulilla, diminutif de mula, petite mule.

(3) La bandera nacional, le drapeau espagnol dont les couleurs sont le rouge et le jaune, mentionnés plus loin.
(4) Les alguazils étaient autrefois des agents de police. Ceux dont il est question ici conservent leur uniforme archaïque, petit manteau noir et chapeau aux bords relevés en forme de tuile ; mais ce ne sont plus que des figurants dont les attributions ne dépassent pas la place de toros.
(5) Le redondel (dérivé du mot redondo, rond) désigne uniquement l'arène ronde où se livre le combat. Le mot plaza s'applique plutôt à l'ensemble de l'édifice.
(6) Les toreros portent en effet un costume luxueux et voyant où abondent les ors et les broderies (trajes de luces). Mais nous verrons tout à l'heure que Gallardo, au début de la lidia, se débarrasse de sa petite cape (capote) de gala; il fera les passes avec une cape ordinaire.
(7) Chaque matador en vogue a ordinairement un pasodoble qui lui est dédié et qui porte son nom.

(8) La montera est une sorte de petit bonnet d'étoffe qui laisse paraître derrière la tête, la coleta, petite tresse de cheveux que le torero conserve comme insigne de sa profession. Cortarse la coleta (couper la tresse) équivaut à dire que l'on renonce à la tauromachie.

(9) Il s'agit de la clef du toril, loge où sont enfermés les taureaux destinés à la course et dont la porte s'ouvre sur le pourtour de l'arène.