TRENTE ET UNIÈME LEÇON
Interview
1 — Bonjour, Monsieur Guappi, je suis venu (à) vous (l')
interviewer ; puis-je vous poser (lui faire) quelques questions?
2 — Avec plaisir : je suis content d'avoir l’occasion de
[m’] expliquer (mes raisons) pour le (au) vaste public de mes admirateurs.
3 — Effectivement, dans le "milieu", vous êtes un peu
un merle blanc (une mouche blanche) : vous vous définissez vous-même [comme] une personne
de (en) bonne foi, un bienfaiteur de l’humanité.
4 — C’est vrai : j'ai été littéralement mis au ban par tous
les collègues à cause de mes idées (vues) larges et philanthropiques : désormais même ici
en prison, tous me regardent de travers (comme des chiens) ;
5 et vous savez pourquoi? Parce que je suis un saint homme, moi! Je ne suis pas un petit
délinquant du dimanche, qui en moins de deux (en quatre plus quatre huit) improvise un
hold-up
6 fait à la hâte (et en furie) et n’importe comment (de quelque façon). Moi, je suis un
artiste, un philosophe, et j’ai de (mes) bonnes raisons pour agir malhonnêtement ;
7 Comment voulez-vous comparer (mettre) un crime commis (fait) dans une bonne intention
(avec le bien comme fin) et un [autre] commis comme ça, pour rien? Quel gâchis, (dis-je)!
8 D’ailleurs, Jessie James et Robin Hood volaient aussi aux riches pour donner aux
pauvres.
9 — Pouvez-vous expliquer à nos lecteurs quelles étaient
exactement vos fins?
10 — Mais bien sûr : car moi en toute bonne foi, je ne voulais
pas du tout mener (faire) cette vie pour toujours ; au contraire, j’espérais pouvoir me
retirer un jour des affaires, me mettre en ménage (monter une maison), [dans] un joli
petit chalet à la (en) montagne
11 où j’aurais pris (prendre) du ventre, élevé (élever) [des] poules et vieilli (vieillir)
tranquillement ;
12 mais auparavant, j'aurais voulu (voulais) accumuler assez [de] capitaux pour (à) ouvrir
une crèche pour les petits, (doux) enfants (fils) sans défense des collègues en prison...
13 — Oui, mais dans ce noble but, vous avez accumulé
aussi assez (tant) [de] crimes pour (à) donner (mettre) le frisson...
14 — Et aux frissons des pauvres enfants, [exposés] au
froid et au gel parce qu'ils n’ont pas une crèche où aller, y avez-vous pensé (vous n’y
pensez pas)?
15 — Maintenant, comment croyez-vous [pouvoir] (de)
vous débrouiller (vous l’enlever) au procès?
16 — Je ne le sais pas encore, je préfère attendre [pour
voir] comment les choses se présentent (se mettent), ensuite j’y penserai : si le diable
s'en mêle (y met la queue), qui sait...
17 — Mais [à] quel genre de coup de théâtre (scène)
vous attendez-vous?
- Je ne sais pas, par exemple en me servant (de pouvoir me servir) de
cette lime, qui se trouvait, Dieu (qui) sait comment, dans la tarte envoyée (à moi) par ma
fiancée!
***
Un entretien avec un détenu peut aussi servir à apprendre l'italien! Ne “snobez" aucune
leçon et travaillez régulièrement, car chacune des lectures d’A est bourrée
d’idiotismes, de remarques, d’expressions qui peuvent être utiles dans toutes sortes de
situations!