La grande famille des « Indo-Européens »
Parmi les événements qui ont pesé sur le destin du français, la priorité chronologique revient sans conteste à l’abandon du gaulois au moment de la conquête romaine. Mais ce gaulois lui-même, d’où venait-il ? Que sait-on de lui ?
Des populations celtes, venues de la région où se situe l’Allemagne actuelle, avaient franchi le Rhin à partir du début du Ier millénaire avant J.-C. : elles parlaient une langue celtique aujourd’hui disparue, le gaulois.
Cette langue appartient à la grande famille des langues indo-européennes(4), qui a aussi donné naissance au français. Environ six mille ans avant notre ère, des populations parlant des langues dites indo-européennes occupaient les régions du Caucase et de la mer Noire : une partie de ces populations s’est dirigée plus tard vers l’Inde tandis qu’une autre partie déferlait sur la presque totalité de l’Europe. C’est ainsi que les Celtes (nos Gaulois) sont arrivés dans la région qui allait devenir la Gaule au cours du Ier millénaire avant J.-C.
Après des milliers d’années d’évolution et des siècles entiers dont il ne reste aucune trace écrite, il est difficile de dresser un véritable arbre généalogique de ces langues, mais les linguistes ont mis au point une méthode qui, à partir des concordances entre les formes de certains mots ayant le même sens, permet d’effectuer des groupements entre des langues apparemment peu semblables et dont on parvient ainsi à établir la parenté (cf. encadré, ci-dessous).