DIPLÔME APPROFONDI DE LANGUE FRANÇAISE
DALF C2 - Sciences Niveau C2 du Cadre européen commun de référence pour les langues |
Exemple 4 Consignes et indications pour les examinateurs de l’épreuve individuelle (compréhension et production orales) |
Sujet n°1 |
1 MONOLOGUE SUIVI : présentation du document - 5 à 10 minutes L’examinateur n’intervient pas. Il peut toutefois, à la fin de la présentation du candidat, avoir recours aux questions proposées dans le document examinateur si le candidat a oublié des éléments importants ou pour lui faire préciser certains points. 1. Comment Luc Perino définit-il le rôle du médecin généraliste aujourd’hui ? : C’est un professionnel capable d’adapter sa connaissance des sciences biomédicales actuelles au cas qui se présente devant lui, en tenant compte de son expertise de l’individu. Il fait le lien entre les sciences biomédicales et le soin individualisé, et veille à maintenir un équilibre entre les deux. 2. D’après Luc Perino, de quoi se plaignent les patients comme les médecins ? Et quelle est la cause de ce mécontentement ? : Médecins comme patients se plaignent des pressions marchandes qui affectent les relations entre médecins et patients, et entraînent un écart de plus en plus grand entre les sciences biomédicales et le soin individualisé. Même la formation de la pensée médicale est affectée par la prépondérance du marché. 3. Pourquoi Luc Perino dit-il que les médecins souffrent moins que les patients de cet état de fait ? : Le médecin conteste moins le système car celui-ci lui rapporte financièrement, notamment par la multiplication des actes. 4. Pour Luc Perino, quels sont les moments-clés de l’histoire de la médecine ? Qu’ont-ils apporté ? : La révolution pasteurienne et les découvertes qui ont suivi ont fait passer la médecine de l’ère préhistorique à l’ère moderne en apportant les antibiotiques, les vaccins et l’hygiène. Grâce à cette triade, les peuples occidentaux ont aug- menté leur espérance de vie de 20 ans. La cause principale des maux était clairement identifiée : c’était des ennemis externes. Quelques années après, tout s’est inversé : avant, c’étaient les patients qui apportaient leurs plaintes, leurs souffrances, leurs blessures, aux médecins ; puis, c’est la médecine qui a apporté des sujets de plainte aux patients. Aujourd’hui, ce ne sont plus les maladies qui créent la médecine, c’est la médecine qui crée les maladies. La révolution technologique, au milieu du XXème siècle, a déstabilisé les médecins, et la médecine a alors connu une sorte de crise identitaire. En effet, en permettant d’aller à l’intérieur du corps, les outils, qui explorent cet intérieur, ont retiré aux médecins le privilège de poser eux-mêmes le diagnostic qui faisait leur fierté. Les médecins ont été surpassés. Ensuite, de l’ennemi externe, on est passé à l’ennemi interne. Dès lors, chaque protéine, chaque gêne, est un ennemi potentiel qui va, un jour, dysfonctionner. Puis, avec la médecine évolutionniste, on s’est rendu compte que les microbes pathogènes qu’on avait en nous ne donnaient pas obligatoirement de maladies. 5. D’après Luc Perino, quelles sont les conséquences d’un trop grand nombre d’informations médicales ? : Les patients sont inondés d’analyses et d’examens dont ils n’ont pas besoin, et les médecins ne savent plus gérer cet afflux d’informations qui n’a souvent plus de rapport avec les données cliniques. L’écart entre les informations sur le patient et le patient lui-même se creuse de plus en plus. 6. En quoi, selon Luc Perino, la médecine a-t-elle aujourd’hui un grand pouvoir ? Qu’en pense-t-il ? : Luc Perino considère que la médecine a un énorme pouvoir étant donné que nous faisons de notre société une société constamment malade. Nous avons besoin de la médecine du fait de l’omniprésence de la maladie. Luc Perino remarque que plus une société est objectivement en bonne santé, plus la maladie est omniprésente. Du point de vue de la médecine, cette situation est un échec ; par contre, au niveau commercial, c’est un succès puisque la demande du public de ne jamais être malade, et l’offre de projets pour ne jamais tomber malade, ne cessent d’augmenter. 7. D’après Luc Perino, quels souhaits les médecins émettent-ils face aux changements de la médecine moderne ? : Ils voudraient améliorer le soin individualisé en remettant le patient au centre du problème clinique et en le consi- dérant comme une personne. 8. Selon Luc Perino, quelle relation entretenons-nous avec notre organisme ? : Pour Luc Perino, nous voyons notre organisme comme un ennemi (externe, puis interne) potentiel, qui risque, à un moment ou à un autre, de dysfonctionner. Nous sommes à la recherche permanente de ces ennemis, même s’ils ne se manifesteront peut-être jamais, afin que notre organisme puisse s’adapter à l’environnement toxique. 9. Quelle est la position de Luc Perino sur la notion de porteur sain ? : Pour Luc Perino, grâce à la médecine évolutionniste, on sait que nous avons en nous énormément de microbes pathogènes, mais qui ne donnent pas de maladies. Donc que nous pouvons vivre en équilibre avec de nombreux enne- mis. Luc Perino pense que nous aurions dû intégrer cette notion de porteur sain dans le cancer car, même si nous avons du mal à l’admettre, chacun de nous peut être porteur sain de nombreuses cellules cancéreuses. Il faudrait donc considérer que nous sommes un organisme qui est un écosystème complexe, porteur sain de beaucoup de choses potentiellement dangereuses, comme des microbes ou des cellules cancéreuses. 10. Comment Luc Perino se situe-t-il par rapport au dépistage précoce ? : Il estime qu’il s’agit d’un vrai problème éthique car, comme le dépistage précoce permet de détecter des cellules cancéreuses qui ne développeront peut-être jamais de pathologies graves, on peut s’interroger sur la pertinence d’infor- mer les gens très tôt. Luc Perino considère que ce problème est insoluble pour des raisons politiques, éthiques, déma- gogiques, commerciales, mercatiques, etc. Il pense que l’on est arrivé à un point critique de la relation médecine-société car on se doit de chercher, traquer et enlever toute cellule cancéreuse. Actuellement, on est capable de dépister les cellules tumorales circulantes avec une prise de sang. Ce qui conduit Luc Perino à prédire que, dans moins de vingt ans, il n’y aura plus une personne en France qui ne sera pas porteuse d’un cancer. Le pouvoir marchand est considérable dans ce domaine et l’on peut se demander s’il ne surpasse pas parfois l’intérêt médical. Mais il semble inconcevable d’arrêter les dépistages de masse, même s’ils ne sont pas toujours justifiés 2 MONOLOGUE SUIVI : point de vue argumenté - 10 minutes environ Le jury est modérateur de l’émission. Il n’intervient pas. Il invite le candidat à prendre la parole pendant 10 minutes environ pour présenter son point de vue argumenté. 3 EXERCICE EN INTERACTION : débat - 10 à 15 minutes L’examinateur intervient. Il joue le rôle du journaliste et réagit aux propos du candidat. Il doit privilégier le débat et l’échange, et ne pas questionner systématiquement le candidat. Il ne doit pas poser de questions qui obligeraient à approfondir un savoir spécifique. |