DELF: ÉPREUVE
 

DELF C1 - Partie 3
PRODUCTION ÉCRITE
25 points
 
Exercice 1 : Synthèse de documents 13 points
Vous ferez une synthèse des documents proposés, en 220 mots environ (fourchette acceptable : de 200 à 240 mots).
Pour cela, vous dégagerez les idées et les informations essentielles qu'ils contiennent, vous les regrouperez et les classerez en
fonction du thème commun à tous ces documents, et vous les présenterez avec vos propres mots, sous forme d'un nouveau texte
suivi et cohérent. Vous pourrez donner un titre à votre synthèse.
Attention :
• - vous devez rédiger un texte unique en suivant un ordre qui vous est propre, et en évitant si possible de mettre deux
résumés bout à bout ;
• - vous ne devez pas introduire d'autres idées ou informations que celles qui se trouvent dans le document, ni faire de
commentaires personnels ;
• - vous pouvez bien entendu réutiliser les « mots clefs» des documents, mais non des phrases ou des passages entiers.
Règle de décompte des mots: est considéré comme mot tout ensemble de signes placé entre deux espaces.
« c’est-à-dire » = 1 mot ; « un bon sujet » = 3 mots ; « Je ne l'ai pas vu depuis avant-hier » = 7 mots.
Vous indiquerez le nombre de mots utilisés dans votre synthèse sur la ligne prévue à cet effet.

 

 
Document n°1
Le mouvement pour les droits des animaux contre la chasse aux phoques et aux baleines
Au cours des années 1970 et 1980,
plusieurs groupes d'environnementalistes
de pays industrialisés d'Europe de l'ouest
et d'Amérique du Nord ont organisé des
campagnes contre la chasse aux
baleines et aux phoques. Certaines de
ces organisations, comme Greenpeace,
reconnaissent que les autochtones ont
un droit de prendre des animaux et de
préserver leur culture. Ils insistent
cependant afin que les animaux soient
chassés seulement selon la méthode
'traditionnelle,' ce qui exclut l'emploi de
fusils de haute portée ou de bateaux
mécanisés. D'autres, comme le Front de
Libération des Animaux (Animal
Liberation Front), considèrent la chose
du point de vue animal et soutiennent
que les animaux ne doivent pas être
considérés comme des 'ressources
renouvelables' assujetties à l'exploitation
humaine. Ces gens disent parfois que les
cultures qui dépendent de la chasse n'ont
pas du tout le droit de survivre. Ce
mouvement tout entier concentre son
attention sur la nature, particulièrement la
faune sauvage, plutôt que sur l'humanité
et la science.
Une autre organisation qui produit sa part
d'impact sur les peuples autochtones de
la côte est la Commission baleinière
internationale (…). La Commission a
imposé un moratoire international sur la
chasse à la baleine et connaît des
difficultés à faire la distinction entre la
chasse à la baleine à des fins
commerciales et la chasse à des fins de
subsistance telle que pratiquée par les
autochtones pour vivre et se nourrir. Les
peuples des côtes de l'Alaska ont été
particulièrement touchés par cette
politique. (…)
Les gens du Grand Nord ont toujours
valorisé l'autonomie de l'individu. Ils ne
peuvent travailler dans des usines au
milieu de nulle part, et ne veulent pas
que leur existence repose sur la sécurité
sociale de leurs gouvernements, dans le
sud. (…) En fait, les peuples de l'Arctique
ne peuvent exister indépendamment de
leur environnement. Leur mode de vie
repose comme depuis toujours sur la
prise d'animaux. Sur la côte, ils chassent
les phoques et les baleines tandis qu'à
l'intérieur des terres, ils y élèvent le
renne. La chasse leur permet de trouver
leur nourriture et de pouvoir acheter les
articles nécessaires à la vie quotidienne,
comme le kérosène, les médicaments,
les fusils, et les billets d'avion. Depuis le
Grand Nord, la défense des droits des
animaux est perçue comme une attaque
au cœur de la culture des peuples
aborigènes et contre leur droit à
l'existence même. Cette attaque est
menée par des gens qui en savent peu
sur la vie du Grand Nord, qui sont eux
mêmes très loin du monde des animaux
et qui ont le luxe de différentes options
quant à la façon dont ils souhaitent eux-
mêmes vivre. Les adeptes de ces
campagnes soulignent que les animaux
devraient être tués seulement à des fins
alimentaires, une politique qui, si elle
était appliquée laisserait les autochtones
sans la moindre monnaie d'échange pour
se procurer des médicaments. Au nom
du mot 'tradition,' ils demandent que les
autochtones se conforment à celles-ci.
(…)
Piers Vitebsky, http://www.thearctic.is/articles/cases/animalrights/franska/
 
Document n°2
Les Indiens, défenseurs de l'animal menacé des grandes plaines, veulent en faire une cause internationale.
Attention, bisons fragiles
Rosalie Little Thunder, amérindienne
sioux Lakota, prie pour que l'hiver ne
soit pas trop rigoureux dans le
Wyoming. Depuis plusieurs années,
la présidente de la Seventh
Generation Fund, une association de
défense des droits autochtones, se bat
pour la sauvegarde des bisons du
parc de Yellowstone, la seule horde
sauvage existant encore aux Etats-
Unis. Et chaque hiver constitue une
nouvelle menace. En 2001, Rosalie a
expliqué à l'ONU, auprès du groupe
de travail sur les peuples
autochtones, en quoi la survie des
bisons sauvages est essentielle et
symbolique pour les Indiens des
plaines (…)
Le bison a toujours été un animal
sacré pour les Indiens des plaines,
crucial dans leur culture. Et l'abattage
d'un tiers du troupeau de
Yellowstone, à l'hiver 1996-1997,
par les éleveurs de bétail du
Montana, a meurtri les tribus
indiennes. «Cela a été le pire
moment de ma vie», se souvient
Rosalie. Comme un rappel du
massacre des quelque 60 millions de
bisons orchestré à la fin du XIXe
siècle pour venir à bout des «Peaux-
Rouges». «Entre 1860 et 1880, les
bisons ont été éliminés par les Blancs
pour nous enlever ce qui faisait notre
vie : le cœur de notre culture, de
notre spiritualité, mais aussi notre
principale ressource et source
d'alimentation.»
En 1880, il n'en reste que quelques
centaines aux Etats-Unis. Ils se
réfugient au Wyoming tandis que les
tribus indiennes, affamées et
épuisées, se rendent. En 1902, pour
éviter l'extinction, le parc national de
Yellowstone (Wyoming) prend en
charge vingt et un bisons : ils
deviennent la première espèce
animale protégée. Année après
année, le troupeau prospère jusqu'à
compter, en 1996, 3 500 têtes. Mais
cette année-là, l'hiver est très rude.
Neige épaisse et glace empêchent les
bisons d'atteindre l'herbe. Leur
instinct les pousse à migrer à la
recherche de nourriture jusqu'au
Montana, qui borde le parc national
au nord et à l'ouest. Or les éleveurs
du Montana craignent que les bisons
transmettent à leurs bovins la
brucellose, une maladie qui provoque
l'avortement. Selon les services
vétérinaires, la moitié des bisons de
Yellowstone ont été exposés à la
brucellose.
Alors, en quelque mois, éleveurs et
fonctionnaires du Montana abattent,
avec l'accord du parc, plus de 1000
bisons sans même vérifier s'ils sont
porteurs de brucellose. Les tribus
indiennes découvrent le massacre
quand, amer détour de l'histoire, les
autorités du Montana leur proposent
d'en profiter pour s'approvisionner en
viande... «La manière dont on traite
les bisons est celle dont on traite les
Indiens, dit Rosalie. Comme nous, ce
sont des survivants. Nos prophéties
disent que tant qu'il y aura des
bisons sauvages, nous survivrons.»
Eliane PATRIARCA, Libération, 28 octobre 2003
 
Exercice 2 : Essai argumenté 12 points
Vous écrivez à la rédaction d’un journal pour donner votre avis sur les causes défendues par les écologistes. Vous expliquez quelles
sont selon vous la valeur et les limites des positions adoptées par les écologistes, notamment quand elles entrent en conflit avec
d’autres intérêts. (250 mots environ)