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LA PROPOSITION COMPLÉTIVE (Précis 171)
- Nous autres, civilisations, nous savons maintenant que nous sommes mortelles.
 
► Les propositions complétives sont des compléments du verbe de la principale. Elles sont généralement introduites par la conjonction que (quelquefois par à ce que).

- Nathalie croit que ses amis ont oublié son anniversaire.
- Elle ne s'attend pas à ce qu'ils lui offrent des cadeaux.

► Les verbes de la proposition complétive sont à l'indicatif ou au subjonctif.

- Étienne est content que son projet soit accepté.
- Il espère que tout se passera bien.

Le conditionnel est aussi possible. Il peut remplacer l'indicatif ; il exprime alors l'éventualité ou le futur dans le passé.

- Je pense que cela pourrait se faire. (éventualité)
- Je croyais que tu ne viendrais pas. (futur dans le passé)



1. Indicatif ou subjonctif ?

■ Les complétives avec l’indicatif

► Si le verbe de la proposition principale exprime l'objectivité, il faut l'indicatif dans la proposition complétive. L'objectivité est exprimée par :

• des verbes de certitude : être certain, être persuadé, être sûr, savoir, etc.

- Lionel est persuadé que toutes les filles sont amoureuses de lui.

• des verbes de déclaration : affirmer, avertir, dire, informer, jurer, promettre, etc.

- Tu promets que tu ne recommenceras plus ?

• des verbes de perception ou de constat : s'apercevoir, constater, remarquer, sentir, voir, etc.

- Je constate que vous n’avez pas tenu vos promesses.

• des verbes d'opinion, de jugement : croire, espérer, estimer, imaginer, juger, penser, supposer, etc.

- Albert juge que son patron n'est pas assez généreux envers lui.

✓ Lorsque ces verbes sont à la forme négative ou à la forme interrogative (avec inversion du sujet), le verbe de la complétive peut être au subjonctif qui renforce l’idée de doute.

- Crois-tu qu'il vienne ? (Crois-tu qu'il viendra ?)

- Je ne crois pas qu'il vienne. (Je ne crois pas qu'il viendra.)

Les verbes supposer, espérer, imaginer peuvent être suivis du subjonctif lorsqu'ils sont à l'impératif.

- Espérons que ce soit une erreur. Supposez que ce soit vrai.


► Dans le cas des verbes d'opinion, de jugement, il faut l'indicatif s'il s'agit d’un jugement personnel, intellectuel (avoir l'impression, compter, deviner, imaginer, trouver, etc.).

Mais il faut le subjonctif s'il s'agit d'un jugement moral (il faut, c'est bien, c'est normal que...).

- J'ai l'impression que tu es fatigué. Il faut que tu prennes un peu de repos.


■ Les complétives avec le subjonctif

► Si le verbe de la proposition principale exprime la subjectivité, il faut le subjonctif dans la proposition complétive (-> Les emplois du subjonctif, p. 143). La subjectivité est exprimée par :

• des verbes de volonté, de désir : accepter, défendre, exiger, ordonner, préférer, refuser, souhaiter, vouloir, etc.

- Ses parents refusent qu'elle sorte seule le soir.

! Espérer + indicatif :
J'espère que tout se passera bien.

• des verbes de sentiments : aimer, apprécier, avoir peur, détester, craindre, être heureux / content / triste, regretter, etc.

- Je regrette que tu ne puisses pas rester.

• des verbes de doute, de possibilité, de négation : contester, douter, il est possible, il se peut, nier, etc.

- Il est possible que Gregor aille en Irlande cet été.

• des verbes de jugement moral, souvent avec des constructions impersonnelles : il est étonnant / désolant i honteux / nécessaire / normal / stupide, il faut, etc.

- Il faut que tu fasses attention.

! Certains verbes de jugement intellectuel comme estimer, juger, trouver, etc. (normalement + indicatif) deviennent des verbes de jugement moral lorsqu’ils sont suivis d'un adjectif qui exprime le jugement moral :
estimer normal, juger bon, trouver bien, ridicule que...

Ils sont alors suivis du subjonctif :
- Benjamin trouve anormal que tu ne veuilles pas l'aider.


► Les propositions complétives introduites par à ce que (s'attendre à ce que, s'opposer à ce que, tenir à ce que, etc. -> p. 144) sont normalement au subjonctif.

- Marie-France tient à ce que tout soit prêt avant l'arrivée des invités.

► Lorsque la complétive est en tête de phrase (elle est alors mise en relief), son verbe est toujours au subjonctif, même si le verbe de la principale exprime la certitude, l'objectivité. La complétive est souvent reprise dans la principale par un pronom complément.

- Tout le monde sait que la vie est chère en Suisse.
-> Que la vie soit chère en Suisse, tout le monde le sait.
(La vie est chère en Suisse, tout le monde le sait.)

Je suis persuadé qu'il a raison.
-> Qu'il ait raison, j'en suis persuadé.

■ Phrase principale sans verbe

> Quelquefois en français oral, le verbe de la principale est supprimé. L'emploi de l'indicatif ou du subjonctif est le même que si la phrase commençait par le verbe être.

- Content que ça te plaise.
-> Je suis content que ça te plaise.

- Dommage qu'il pleuve.
-> C'est dommage qu'il pleuve.

- Sûr et certain que la poste sera fermée.
-> Il est sûr et certain que la poste sera fermée.


► Lorsqu’il n’est pas possible de commencer la phrase par le verbe être, l’emploi de l’indicatif ou du subjonctif dépend de ce qu’exprime l'expression.

- Quel bonheur pour ses parents que Norbert ait réussi ses études. (sentiment, donc subjonctif)

- Si le mot en tête de phrase est un adverbe, le verbe est à l’indicatif ou au subjonctif (l'adverbe est alors suivi de que).

- Peut-être qu'il fera beau demain.
-> Il fera peut-être beau demain.

- Heureusement qu'il ne fait pas froid.

- Vivement qu'on soit en été.
->J'ai hâte qu'on soit en été.



2. Indicatif et subjonctif

Certains verbes (ou locutions verbales) dans la proposition principale permettent l’emploi du subjonctif ou de l’indicatif dans la proposition complétive.

■ Selon le degré de certitude ou de doute

Dans quelques constructions impersonnelles, il est possible de nuancer la certitude ou le doute grâce à l'emploi du subjonctif ou de l’indicatif.

 
+ indicatif + subjonctif
Il est sûr / certain que Max viendra.
Il est très probable que Max viendra.
Il est très vraisemblable que Max viendra.
Il est probable que Max viendra.
Il n'est pas certain que Max vienne.
Il est peu probable que Max vienne.
Il est peu vraisemblable que Max vienne.
Il est vraisemblable que Max vienne.


Certaines grammaires admettent le subjonctif et l'indicatif après il est probable que, il est vraisemblable que, il est plausible que. Le subjonctif renforce l'idée de doute et l'indicatif l'atténue.


■ Selon le sens

Certains verbes ont un sens différent selon qu’ils sont suivis de l’indicatif ou du subjonctif.

► Ce sont des verbes comme admettre, comprendre, entendre, se plaindre. Ils sont à l’indicatif lorsqu’ils expriment une réalité et au subjonctif lorsqu'ils expriment une subjectivité (sensation, volonté, jugement, ordre, etc.).

- J’admets (Je reconnais) qu'il y a eu une erreur dans la correction. (réalité) /
J’admets (Je permets) que vous repassiez l'examen. (volonté)

- J'ai bien compris que tu voulais rester seul. (réalité) /
Je comprends que tu aies besoin de solitude. (jugement)

- J’entends qu'il y a des protestations. (réalité) /
J’entends que vous fassiez silence. (ordre)

- Le malade se plaint que son bras le fait souffrir. (réalité) /
Il se plaint que le docteur ne l'ait pas bien soigné. (subjectivité)

► Certains verbes de déclaration (dire, crier, écrire, répondre, téléphoner, etc.) suivis de l’indicatif deviennent des verbes de commande avec le subjonctif.

- Géraldine a dit qu'elle sortait.
- Dis-lui qu'elle aille chercher le journal.


■ Selon la construction

Un pronom complément peut changer le mode dans la complétive.

Douter que + subjonctif / se douter que + indicatif

- Je doute qu'il soit heureux. /
Je me doute bien qu'il a beaucoup de problèmes.

Il semble que + subjonctif / il me semble que + indicatif

- Il semble que tu n'aies pas le choix. /
Il me semble que c'est possible.