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IV - Les phrases complexes
LES PHRASES SIMPLES ET LES PHRASES COMPLEXES (Précis 168)
- Quelle est la ville française qui est appelée la ville rose ? C'est Toulouse.
 
1. Les phrases simples

Les phrases simples ne comportent qu’un verbe :
- Je pars.

Elles peuvent être affirmatives, impératives, interrogatives ou exclamatives (-> La phrase simple, p. 10). Des phrases simples peuvent ne pas comporter de verbe, elles s'articulent autour d'un nom (- Accès interdit) ou d'un pronom (- Nous voilà).


■ Ordre des mots dans les phrases simples

• Sujet-verbe-objet

• L'ordre des mots dans la phrase française est sujet-verbe-objet (complément d’objet direct ou complément d'objet indirect).

- Mathias téléphone à Corinne. Il raconte sa journée.

• Lorsque la phrase comporte un complément d'objet direct et un complément d'objet indirect, le COD suit souvent le verbe, mais ce n'est pas une règle obligatoire.

- Mathias raconte sa journée à Corinne. (sujet - verbe - COD + COI)

- Le professeur a donné aux étudiants un devoir difficile. (sujet - verbe - COI + COD)

• Si la phrase comporte un complément circonstanciel, il peut se placer avant le sujet, après le verbe ou après le(s) complément(s).

- Ce matin, le facteur a apporté un colis à Luc.

- Le facteur a apporté, ce matin, un colis à Luc.

- Le facteur a apporté un colis à Luc ce matin.

► Inversion du sujet

• Dans certains cas, la structure sujet-verbe peut être inversée. Cela se produit avec des compléments circonstanciels, lorsqu'on ne peut pas confondre le complément avec un sujet.

- Devant la mairie se trouve la poste. (la poste ne peut être que le sujet de la phrase)

- Sous le pont Mirabeau coule la Seine.

• L’inversion du sujet n'est généralement possible qu'avec un complément de lieu ou de temps lorsque le verbe (souvent un verbe pronominal comme se dresser, se placer, se situer, se tenir, se trouver, etc.) n’a pas de complément d'objet direct ou indirect.

- Sur la place se dresse une statue de Balzac.

- Dans trois jours aura lieu une réunion importante.

! L'inversion est impossible avec un pronom sujet.


■ Mise en relief dans les phrases simples

► En français oral, pour mettre en relief un élément de l'énoncé, il est possible de le placer en tête de phrase. Il est alors repris par un pronom pour éviter toute confusion.

• Mise en relief du sujet :

- Ce livre n'est pas intéressant.
 -> Ce livre, il n'est pas intéressant.

• Mise en relief du complément d'objet direct :

- J'ai acheté ce livre hier.
-> Ce livre, je l'ai acheté hier.

• Mise en relief du complément d'objet indirect :

- Il n'a rien offert à sa sœur pour son anniversaire.
-> Sa sœur, il ne lui a rien offert pour son anniversaire.

• Mise en relief d'un complément de lieu :

- J'ai habité un mois dans cet hôtel.
-> Cet hôtel, j’y ai habité un mois.

• Mise en relief d’un complément de verbe :

- Elle n'a pas besoin de ton aide.
-> Ton aide, elle n'en a pas besoin.

! Lorsque l’élément mis en relief est un pronom, il faut un pronom tonique : Toi, je ne te parle pas.


► Il est aussi possible (toujours en français oral) de mettre en valeur un élément de l’énoncé en le plaçant en fin de phrase (et en le reprenant par un pronom).

- J'ai faim, moi.

- Ils arrivent quand, tes amis ?

- Je ne l'ai pas vu, Jacques.

► Une autre façon d'effectuer la mise en relief consiste à utiliser la forme c'est (ce sont) + l’élément mis en relief + pronom relatif. La phrase simple se transforme alors en phrase complexe.

- C'est le livre que tu voulais ?



2. Les phrases complexes

Les phrases complexes comportent deux ou plusieurs verbes. Ces phrases sont de cinq types :

• des propositions juxtaposées (qui se suivent sans mots de liaison).

- Je l'ai vu, je l'ai reconnu tout de suite.

• des propositions coordonnées, par des conjonctions de coordinations (car, donc, et, or, mais, ni, ou -> p. 91) ou un adverbe de liaison (et puis, alors, pourtant, etc.).

- Il m'a vu aussi mais il ne m'a pas reconnu.

• une proposition principale et une proposition subordonnée (complétive, relative, circonstancielle, interrogative) reliées par une conjonction de subordination, un pronom relatif ou un adverbe interrogatif.

- Je crois qu'il n'a pas voulu te reconnaître.

• une proposition principale et une proposition infinitive lorsque l'infinitif est complément du verbe de la principale.

- Je n'arrive pas à le croire.

• une phrase qui comprend une proposition incise (une phrase dans la phrase).

- En ce moment, tu sais, il a beaucoup de problèmes.


■ Ordre des mots dans la phrase complexe

► L'ordre des mots dans la proposition principale suit l'ordre des mots dans la phrase simple. Mais dans les propositions subordonnées, il est possible de trouver le sujet derrière le verbe.

- Tu me diras où la réunion se tiendra. / Tu me diras où se tiendra la réunion.



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► Comme dans les phrases simples, le verbe de la subordonnée ne doit pas avoir de complément d’objet et le sujet ne doit pas être un pronom. L'inversion est fréquente dans des propositions subordonnées interrogatives introduites par combien, comment, quand, où...

- Sais-tu combien coûte ce livre ?

- Je ne sais pas à quelle heure commence le cours.

► L'inversion est aussi assez fréquente dans les propositions relatives. Comme le pronom relatif indique la fonction, il n'y a pas de confusion possible.

- Les portraits que fait ce photographe (que ce photographe fait) sont toujours réussis, (que est un pronom relatif COD, photographe est sujet)

- L'appartement où habite mon frère est très spacieux.

- Les affaires dont s'occupe Jean-Guy sont assez mystérieuses.

- La secrétaire à qui se sont adressés les étudiants n'était pas très aimable.


■ Mise en relief et phrases complexes

► La mise en relief par la construction c'est / ce sont + élément mis en relief + pronom relatif transforme une phrase simple en phrase complexe.

- Damien a écrit ce livre.
-> C'est Damien qui a écrit ce livre.

- Elle a acheté ces livres.
-> Ce sont ces livres qu'elle a achetés.

- Pierre donne des cours à cet étudiant.
-> C'est l'étudiant à qui Pierre donne des cours.

- J'ai grandi dans cette maison.
-> C'est la maison j'ai grandi.


► Lorsque l’élément à mettre en relief est précédé d'une préposition, il y a deux possibilités :

C'est / ce sont + élément mis en valeur + pronom relatif.

- C'est l'étudiant à qui Pierre donne des cours.
- C'est la maison j'ai grandi. (le pronom relatif indique la fonction)

C'est / ce sont + préposition + élément mis en valeur + que.

- C'est à cet étudiant que Pierre donne des cours.
- C'est dans cette maison que j'ai grandi.

! Selon la construction, il y a des sens différents. La mise en relief insiste sur la présentation ou la spécificité :
- c'est la maison où j'ai grandi (présentation : voilà la maison où j'ai grandi) ;
- c'est dans cette maison que j'ai grandi (spécificité : j'ai grandi dans cette maison et pas dans une autre).

► Cette construction (c'est ... que...) peut servir pour mettre en valeur des compléments circonstanciels ou des subordonnées.

- Je suis arrivé en retard à cause de lui.
-> C'est à cause de lui que je suis arrivé en retard.

- Il s'est souvenu de moi quand je lui ai dit mon nom.
-> C'est quand je lui ai dit mon nom qu'il s'est souvenu de moi.