L’IMPARFAIT ET LE PASSÉ COMPOSÉ / (Précis 119)
- J'allais le long des rues
Comme un enfant perdu.
J'étais seul, j'avais froid.
Toi Paris, tu m'as pris dans tes bras. (chanson)
 
1. Imparfait ou passé composé ?

■ Action continue / action ponctuelle

► Généralement, on emploie le passé composé pour une action ponctuelle (qui ne dure pas et qui a lieu à un moment précis) et l'imparfait pour un état ou une action continue (qui dure) :

- L’année dernière, Pablo habitait à Paris, il vivait avec Laura et étudiait le français. Il était heureux. (actions continues et état)
- Quand il est arrivé à Paris, il s'est inscrit dans une école de langue. Il a très vite trouvé un logement. (actions ponctuelles)

► L'emploi de l'imparfait ou du passé composé permet d'indiquer si l'action est longue ou brève, habituelle ou ponctuelle.

- L'année dernière, Luigi déjeunait dans ce restaurant. (il y déjeunait tous les jours : action habituelle)
- L'année dernière, Luigi a déjeuné dans ce restaurant. (il y a déjeuné une ou deux fois : actions ponctuelles)

- Hier, il neigeait. (action longue : toute la journée)
- Hier, il a neigé. (action courte : une seule fois)

► Mais si la durée (courte ou longue) est précisée, seul le passé compose est possible.

- Hier, il a neigé toute la journée. Ce matin, il a plu pendant dix minutes.
- La semaine dernière, j'ai travaillé du matin au soir.
- Luigi a déjeuné toute l'année dans ce restaurant.

! Cependant, l’imparfait est possible même si la durée est précisée lorsqu'il s'agit d'une action habituelle.
- Pendant son séjour en France, Pablo étudiait de huit heures à midi.

► Dans certains cas, l'imparfait est possible pour exprimer une action ponctuelle (qui a lieu à un moment précis dans le passé). L'imparfait remplace alors le passé composé. Cet emploi stylistique de l'imparfait ne se rencontre généralement qu'à l'écrit lorsqu'il y a dans le texte un complément de temps au début de la phrase.

- En septembre l'année dernière, Pablo s'inscrivait (s'est inscrit) à l’université.

► Cet usage se retrouve particulièrement dans les récits littéraires, historiques ou journalistiques. L'imparfait peut remplacer le passé composé ou le passé simple (-> Le passé simple, p. 130) pour mettre une action en valeur, souligner l'importance d'un événement.

- Le 14 juillet 1789, le peuple de Paris prenait la Bastille.
- À la fin de l'année 2008 commençait une grave crise économique.

■ Actions simultanées / actions successives

► Si les actions se passent au même moment (elles sont simultanées), il faut l'imparfait.

- Ce matin, j'étais dans un parc, le soleil brillait, les oiseaux chantaient, les gens paraissaient de bonne humeur.

► Si les actions se suivent, se succèdent (actions successives), il faut le passé composé.
- Je me suis promené, je me suis assis sur un banc, j'ai lu un journal.

► Avec les mots ou les expressions qui indiquent un moment précis comme soudain, brusquement, tout à coup, d'un seul coup, etc., il faut le passé composé (sauf dans l'emploi stylistique de l'imparfait décrit plus haut).

- Brusquement, il a commencé à pleuvoir.

■ Irréel / réel

► L'imparfait sert aussi à exprimer un fait qui ne s’est pas produit dans le passé. L'imparfait remplace alors (particulièrement à l'oral) le conditionnel passé (irréel).

- Sans ton aide, j'échouais à l'examen. (Si tu ne m'avais pas aidé, j'aurais échoué à l'examen.)

L'imparfait s’oppose dans ce cas au passé composé qui indique que le fait s'est réellement produit.

- Sans ton aide, j'ai échoué à l'examen. (Tu ne m'as pas aidé et j'ai échoué à l'examen.)

► Il peut aussi y avoir deux verbes à l'imparfait qui remplacent la construction si + plus-que-parfait, conditionnel passé.

- J'étais en retard, j'ai couru. J'arrivais cinq minutes plus tard, je ne pouvais pas entrer dans la salle d'examen, les portes étaient fermées. (Si j'étais arrivé cinq minutes plus tard, je n'aurais pas pu rentrer dans la salle d’examen, les portes auraient été fermées.)