Vous devez maintenant être habitués à la
graphie et à la prononciation occitanes. Écoutez plusieurs fois les
enregistrements et les quelques difficultés qui subsistent
disparaîtront.
PHRASE 1 et 5 : les formes èran et cantavan, se prononcent
èron et kantabon; var. analogiques: èroun, èrou et
kantaboun, kantabou, qu’on peut écrire èron et cantavon
ou èran et cantavan.
De : au français des (poètes), correspond l’occitan de.
De même, on dira en occitan de vin pron. dé bi (lang.) et
non *del vin pour traduire le français du vin. Quand
l’idée exprimée est générale, le partitif est ainsi toujours de ;
voilà pourquoi en français du «Midi» on entend parfois : «donne-moi
d’eau» pour «donne-moi de l’eau». Le partitif del (féminin de
la) indique donc seulement une chose bien précise. «Dona-me del
vin» (pron. douno mé dél bi) (que venes de tirar)
signifie «Donne-moi du vin (que tu viens de tirer) ».
PHRASE 2 : le participe passé de conéisser «connaître» ( var.
conóisser
(kounouyssé) ) est conegut ( var. conogut, conoscut).
Benlèu, composé de ben+lèu, présente donc un -n-
intérieur qui est en réalité un -n final ; donc cet -n- n'est
pas prononcé. ^
PHRASE 3 : voldriái
a comme var. vodriái,
volriái, voriái.
Parfois la 1ère pers. est en -iá
(comme la 3ème) et non en -iái
; -iái
est pron. -yoy, var. -yèy.
PHRASE 4 : Remarquez le passé simple visquèt. En occitan, le
passé simple est toujours parfaitement vivant, alors qu’en français il
est d’un emploi rare et savant. Le passé simple en occitan est le temps
normal pour exprimer une notion passée. Sauf exception (cf. leçon 9,
note 11). Le passé composé n’est utilisé que pour indiquer une action
qui a eu lieu dans la journée.
La forme véritablement occitane pour le numéral est onzen, dotzen.
Toutefois, on trouve couramment les formes onzième et dotzième
/ dosième empruntées au français. Même remarque pour tresen,
fém. tresena, remplacé par tresième / troisième.
Le groupe -gl- (entre voyelles) se prononce -kl- :
sègle (pron. sèklé). |