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Romanian 088

 

 


  Română Romain
     
  LECŢIA A OPTZECI ŞI OPTA QUATRE-VINGT-HUITIÈME LEÇON
  Sînt în sfîrşit eu însumi ! Je suis enfin moi-même !
     
1 Mai-mai să nu te recunosc !
Ţi-ai lăsat barbă
! (1)
II s'en est fallu de peu que je ne te reconnaisse pas !
Tu t'es laissé [pousser la] barbe !
2 Nu-ţi place ? Lumea zice că-mi stă bine ! [Ça] ne te plaît pas ? On (Le monde) dit qu'elle me va bien !
3 Aşa-i, şi cred că e foarte comod... C'est vrai (Ainsi est), et je crois que [c']est très commode...
4 Eu trebuie să mă bărbieresc în fiecare dimineaţă, (2) Moi, je dois me raser (en) chaque matin,
5 pierd timp, consum apă caldă, mă tai... je perds [du] temps, je consomme [de l']eau chaude, je me coupe...
6 în schimb, n-am mai fost la frizerie să mă tund (3) En échange, je n'ai plus été au (à) salon de coiffure me (faire] couper les cheveux
7 de ani de zile ! Nevastă-mea mă tunde perfect. (4) depuis [des] années (de jours) ! Ma femme me coupe parfaitement les cheveux.
8 Cu clienţi ca noi, frizerii o să dea faliment ! Avec [des] clients comme nous, les coiffeurs feront (donneront) faillite !
9 Aşa le trebuie ! Dacă ar fi după mine, aş interzice Bien fait pour eux (Ainsi leur faut) ! Si cela ne tenait qu'à moi (Si cela serait selon moi), j'interdirais
10 toate meseriile astea în care se ia bacşiş ! (5) tous ces métiers où (dans lesquels) on accepte (on prend) [les] pourboire[s] !
11 Acum îmi dau seama că dacă m-aş rade pe cap, [C'est] maintenant [que] je me rends compte  que si je me rasais (raserais sur) [la] tête,
12 n-ar mai trebui să mă piaptăn... je ne devrais plus me peigner...
13 încearcă să vezi, eu mă simt un alt om ! Essaie voir, moi je me sens un autre homme !
14 Sînt în sfîrşit eu însumi ! Ştii că am o soră geamănă ? Je suis enfin moi-même ! Tu sais que j'ai une sœur jumelle ?
15 Ei bine, de cînd port barbă, nimeni nu ne mai confundă ! Eh bien, depuis que je porte [la] barbe, personne ne nous confond plus !

  EXERCIŢII EXERCICE
1 Mai poţi mînca ? Eu nu mai pot! Tu peux encore manger ? Moi, je n'en peux plus !
2 Cînd mă bărbieream, mă tăiam întotdeauna. Quand je me faisais la barbe, je me coupais toujours.
3 Cum îl chema pe bărbierul ăla despre care e vorba într-o operă ? Comment s'appelait ce barbier dont il s'agit dans un opéra ?
4 Nu mă întreba, nu-mi aduc aminte. Ne me le demande pas, je ne me le rappelle pas.
5 Nu-mi amintesc din ce cauză a dat faliment. Je ne me souviens pas pourquoi il a fait faillite.

1 Mai, dont nous connaissons les significations "plus" (mai mare : plus grand) et "encore" (mai vreau un pahar : je veux encore un verre), est aussi l'équivalent de "presque", aproape (mai niciodată : presque jamais), d'où la tournure du texte... et la longue périphrase française qui la traduit !
2

A se bărbieri : se faire la barbe ;
a se rade : se raser.
Mais quand un Roumain dit M-am bărbierit, cela peut signifier "Je me suis fait la barbe" ou "Je me suis fait faire la barbe", car le plus de précision qu'apporte en français "faire faire" sur l'auteur de l'action n'est pas considéré comme indispensable en roumain. De la même manière, l'auteur reste imprécis dans Mi-am făcut un costum. C'est le bon sens des locuteurs qui leur permet de comprendre qui a fait quoi ! Et le dit bon sens étant la chose la mieux partagée au monde, il faut croire que les Roumains en ont reçu une part considérable...

3

La frizerie : au salon de coiffure pour hommes ;
la frizer : chez le coiffeur pour hommes.
Coafor ("salon de coiffure" ou "coiffeur") est réservé aux dames.
Remarquez que le roumain prefere Merg la florărie (à la boutique du fleuriste) à Merg la florar (chez le fleuriste). Autrement dit, il va à la boutique et non pas chez le boutiquier :
Merg la drogherie (à la droguerie), et parfois à la marchandise dont le nom figure au-dessus de l'entrée en guise d'enseigne : Merg la p
îine, la lapte (au pain, au lait).

4

A tunde, qui signifie "tondre", s'applique aussi aux humains ("couper les cheveux") :
A tunde oaia, gazonul, clientul : Tondre le mouton, le gazon, le client...

5 Bacşiş : le mot, comme son exotisme l'indique, est l'origine turque, comme l'est aussi sa pratique (depuis longtemps internationalisée, hélas !).
C'est un terme à forte connotation négative, plutôt "bakchich" que "pourboire" !
   
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