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43 LEIÇON 14
  Catorzena leiçon (14)
  RÉVISIONS ET NOTES
   
  1. Vous commencez peut-être à ressentir certaines difficultés. Avec cette nouvelle série de sept leçons, sont apparus en effet de nombreux points grammaticaux qui ont dû vous demander une certaine attention. Mais persévérez, vous avez déjà été en contact avec la plupart des quelques difficultés que peut présenter l'occitan qui, finalement, ne sont pas très importantes.
Les notes et les exercices vous ont permis de connaître la réalité des différences dialectales de l'occitan. De plus, les exercices de cette série de leçons vous ont été présentés en provençal. Vous entendrez souvent dire ceci : «l'occitan (que beaucoup, malheureusement, appellent encore patois) change d'un village à l'autre». C'est exact : mais ces différences sont souvent minimes ; elles ne gênent pas l'intercompréhension entre personnes originaires de régions différentes. Cette diversité dans l'unité est considérée à juste titre comme une richesse.
N'oubliez pas que vous avez tout à fait le droit de prononcer l'occitan selon les principes et particularismes de votre région et que même, vous le devez. Il n'y a pas d'impérialisme d'une région particulière. Vous avez pu vous rendre compte des principes de la graphie occitane, qui vise à recouvrir le plus possible de particularités locales. Cependant, dans certains cas, toutes les variantes ne peuvent pas être comprises dans une seule graphie à moins d'avoir recours à une graphie trop chargée, ce qui n'est pas souhaitable. Il est alors possible d'écrire ces variantes, avec leurs propres particularismes, en faisant en sorte (autant que faire se peut) que le mot soit reconnu des Occitans utilisant d'autres dialectes. Par exemple, pour le mot «nuit», nuèch en languedocien, il est possible de l'écrire aussi, par exemple, nu
òch (Bas-Languedoc) ou nuèit (Gascogne) : ces variantes orthographiques étant facilement reconnaissables et identifiables par les occitans étrangers à ces régions. Je répète donc une des devises de l'occitan et de l'Occitanie : de la diversité dans l'unité et la tolérance. Cette formule correspond simplement à l'esprit de convivéncia (coexistence pacifique et tolérante) qui animait la civilisation occitane des Troubadours que nous allons découvrir dans les leçons qui suivent.
   
  2. La seule difficulté de l'occitan concerne la conjugaison ; non qu'elle soit redoutable, mais parce qu'elle est la charnière de la langue. Le verbe est en effet le seul mot qui varie beaucoup. Pour pouvoir parler, il faut donc être capable de prononcer rapidement la forme verbale adéquate. Il en est de même de toutes les langues. Vous pouvez posséder un vocabulaire considérable sans pour autant être capable de construire une phrase, précisément à cause des formes verbales. Il faut donc vous entraîner à jongler avec les conjugaisons, en formant de petites phrases, en utilisant les formes verbales que vous avez rencontrées ; exemple : dintra, l'amic «entre, (l')ami»; dintram a l'ostal «nous entrons à la maison» ; dintrariam a l'ostal... «nous entrerions à la maison ...». Nous insistons encore sur cette gymnastique verbale nécessaire sans laquelle vous aurez-de très grandes difficultés pour parler vraiment. Apprenez des mots, mais sachez avant tout vous servir des formes verbales : voilà votre bible.
   
  EXERCICE VERBAL :
présent, passé simple, imparfait
Aimi l'occitan «j'aime l'occitan» ; l'aimas la maire «tu l'aimes ta (la) mère» ; aima lo paire «il aime son (le) père».
Aimèri legir «j'ai aimé, j'aimai lire» ; aimèt dançar «il a aimé, il aima danser» ; aimèron dançar «ils ont aimé, ils aimèrent danser».
Voliâi partir «je voulais partir» ; voliâs venir «tu voulais venir» ; voliatz tornar «vous vouliez revenir».
Aimava dançar «il aimait danser» ; aimavan, pron. : -abon (Lang.), -avon (Prov.), -awon (Gasc.) ; var. aimavon, pron. -aboun/-abou (Lang.), que l'on peut écrire aussi aimavan, par souci d'unité graphique.
   
  3. Les particularités de l'occitan doivent commencer à vous être plus familières. L'absence de pronom sujet, ne doit plus vous gêner. Les emplois de que, utilisé pour introduire un très grand nombre de subordonnées conjonctives, doit vous sembler plus facile. Écoutez bien les Occitans, même quand ils parlent français. Très souvent, ils emploient ce que comme ils le feraient en occitan : «c'est la personne que je t'ai parlée (pour dont) ; c'est la chose que je te dis qu'elle est jolie (pour dont) ; c'est le chien qu'on lui a coupé la queue. Attention à la traduction du ré-/re- verbal (refaire, etc.) par le verbe tornar qui se conjugue, alors que le verbe indiquant l'action reste à l'infinitif : o torni far «je le refais».
 

4. Passé simple, tableau : 1er groupe (finale -ar), désinence -èr- : anar «aller» d'où anèri/ -e «j'allai, je suis allé», -ères, -et, -èrem, -èretz, -èron (pron. -èroun/-èrou).
Les verbes des deux autres groupes, sauf exceptions, reçoivent la désinence -guèr— : prene «prendre» d'où prenguèri/-e, -guères, -guèt, -guèrem, -guèretz, -guèron (pron. -èroun/ -èrou).
Toutefois, certains verbes, dans certaines régions, ont une var. : formation avec -guèr- ou -squèr : conéisser/conóisser «connaître»,
d'où : cone(i)guèri/-re (partie du Lang., Prov.) ; conosquèri/-re (Lang.).
Le gascon a des formes particulières : conegoï, -os, -oc, -om, -otz, -on.
Veire/véser «voir» : veguèri/-re ; vesquèri ; vejèri (Lang,) ; vesoi/vedoi, -os etc. (Gasc).