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LEIÇON 70

Setanta leiçon (70)
RÉVISIONS et NOTES
 
Vous avez fini votre voyage en Occitanie. Vous avez pu visiter le Rouergue, le Languedoc, la Provence, la Gascogne et les régions septentrionales comme le Limousin et l'Auvergne.
Vous avez pu entrevoir la grande richesse de l'occitan, remarquer son unité et sa diversité. Il vous reste beaucoup à découvrir, ne serait-ce que du point de vue linguistique.
Mais avant de pouvoir améliorer et approfondir vos connaissances, il vous faut bien assimiler celles qui vous ont été présentées. Voici un très bref résumé des particularités principales de l'occitan.
 
1. Le verbe: c'est la partie de l'occitan la plus délicate, a) Absence de pronom sujet; Aimi «j'aime». - b) Emploi régulier du passé simple (ou prétérit), alors qu'en français, ce temps est plus rare: anèri a Tolosa «je suis allé, j'allai à Toulouse».
2. Le pronom: a) pas de pronom sujet. — b) Place parfois différente de celle du pronom en français: lo te balharai «je te le donnerai».
3. Le nom: son sens peut être complété ou nuancé par des suffixes afin qu'il puisse exprimer la laideur (-às), la répugnance (-aràs), l'affection (-on, -òt) etc.; ces suffixes (et d'autres) peuvent se combiner pour nuancer encore la pensée: lapinàs «lapin laid (ou désagréable)», lapinaràs «lapin très laid, repoussant»; lapinon «jeune lapin mignon», lapinonet ou lapineton «très jeune lapin mignon»; lapinonàs «jeune lapin mignon, grand pour son âge et un peu lourdaud» etc.
4. L'adjectif: comme le nom, son sens peut être complété ou nuancé par un-ou plusieurs suffixes: grandon «assez grand et mignon»; grandonèl «jeune (enfant) grand pour son âge; grandàs «grand et laid; trop grand».
5. Le comparatif: a) d'égalité: tant . . .coma ou que : es tan brave coma (que) tu «il est aussi gentil (brave) que toi»; b) de supériorité, trois variantes mai, pus, plus ... que; es mai (pus ou plus) polit que tu «il est plus joli que toi». Le superlatif relatif, placé après le nom, se passe de l'article; la mai (pus ou plus) bèla filha, mais, la filha pus (ou mai ou plus) bèla «la plus belle fille».
6. Négation: a) simple et non double comme en français officiel: vòli pas «je ne veux pas». — b) Se place parfois après un infinitif. Li ai dich de lo prene pas «je lui ai dit de ne pas le prendre».
7. Conjonctions de subordinations et pronoms relatifs: emploi fréquent du que «à tout faire». L'òme que te parli «l'homme dont je te parle»; l'ostal que i vau «la maison où je vais»; lo trauc que i soi passat «le trou par lequel je suis passé» etc.
La dernière série de leçons va vous présenter quelques textes littéraires d'hier et d'aujourd'hui, dans les différents dialectes et sur les sujets les plus variés, vous montrant la richesse et la permanence de la langue d'oc.