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  LEIÇON 3  
  Tresena leiçon (3) Troisième leçon.
  Qui èran los Trobadors ? Qui étaient les Troubadours ?
     
1 Guilhèm, qui èran los Trobadors ? De poëtas al servici dels senhors ? Qui étaient les Troubadours? Des poètes au service des seigneurs ?
2 Pas totjorn, que lo primièr dels Trobadors e benlèu lo mai conegut èra un grand senhor. Pas toujours, puisque (que) le premier des Troubadours et peut-être le plus connu était un grand seigneur.
3 Cossí s’apèla ? Voldriái plan lo conéisser ? Comment s’appelle-t-il? Je voudrais bien le connaître ?
4 Son nom es Guilhèm IX, comte de Peitieus e duc d’Aquitània. Visquèt a la fin del sègle onzen e al començament del sègle dotzen. Son nom est Guilhem IX, comte de Poitiers et duc d’Aquitaine. Il vécut à la fin du XIe et au début du XIIe siècle.
5 Mas quai amor cantavan los Trobadors ?

Mais quel amour chantaient les Troubadours ?

6 O descobriretz dins qualques leiçons. Vous le découvrirez dans quelques leçons.
    * dessin de cette leçon en page 21.

NOTES

Vous devez maintenant être habitués à la graphie et à la prononciation occitanes. Écoutez plusieurs fois les enregistrements et les quelques difficultés qui subsistent disparaîtront.

PHRASE 1 et 5 : les formes èran et cantavan, se prononcent èron et kantabon; var. analogiques: èroun, èrou et kantaboun, kantabou, qu’on peut écrire èron et cantavon ou èran et cantavan.

De : au français des (poètes), correspond l’occitan de. De même, on dira en occitan de vin pron. dé bi (lang.) et non *del vin pour traduire le français du vin. Quand l’idée exprimée est générale, le partitif est ainsi toujours de ; voilà pourquoi en français du «Midi» on entend parfois : «donne-moi d’eau» pour «donne-moi de l’eau». Le partitif del (féminin de la) indique donc seulement une chose bien précise. «Dona-me del vin» (pron. douno mé dél bi) (que venes de tirar) signifie «Donne-moi du vin (que tu viens de tirer) ».

PHRASE 2 : le participe passé de conéisser «connaître» ( var. con
óisser (kounouyssé) ) est conegut ( var. conogut, conoscut).

Benlèu, composé de ben+lèu, présente donc un -n- intérieur qui est en réalité un -n final ; donc cet -n- n
'est pas prononcé. ^

PHRASE 3 : voldri
ái a comme var. vodriái, volriái, voriái. Parfois la 1ère pers. est en -iá (comme la 3ème) et non en -iái ; -iái est pron. -yoy, var. -yèy.

PHRASE 4 : Remarquez le passé simple visquèt. En occitan, le passé simple est toujours parfaitement vivant, alors qu’en français il est d’un emploi rare et savant. Le passé simple en occitan est le temps normal pour exprimer une notion passée. Sauf exception (cf. leçon 9, note 11). Le passé composé n’est utilisé que pour indiquer une action qui a eu lieu dans la journée.

La forme véritablement occitane pour le numéral est onzen, dotzen. Toutefois, on trouve couramment les formes onzième et dotzième / dosième empruntées au français. Même remarque pour tresen, fém. tresena, remplacé par tresième / troisième.

Le groupe -gl- (entre voyelles) se prononce -kl- : sègle (pron. sèklé).